Deux, trois autres lieux-dits ...
Avant de nous en retourner à Mery sur Cher voir Alexandre et les autres, il y a deux, trois lieux-dits sans véritables liens avec notre famille, qui méritent, malgré tout, d’être signalés…
Du premier, le lieu-dit ‘les Boutrons’ à Saint-Benoit-sur-Loire dans le Loiret, je ne connais pas grand chose, si ce n’est qu’il m’a été signalé par une amie de Marie. Je n’ai pas trouvé son histoire, juste situé sur une carte.
J’en connais un peu plus sur les deux autres.
Tous les deux je les ai trouvé en préparant des itinéraires de vacances.
Le premier est situé à 7km de Dinan, dans un petit village, Calorguen, bordé à l’est par la Rance et son canal ; avec deux écluses sur le territoire communal ; l’une d’elles, c’est l’écluse de Boutron ;
Le canal de la Rance a été voulu par Napoléon, alors consul, pour relié la Manche à l’Océan Atlantique et contourner ainsi le blocus maritime anglais. Ouvert à la navigation en 1832 seulement,il servait alors comme voie de liaison entre Renne et Saint Malo.
L’écluse Boutron a été construite en bas du domaine du manoir de Boutron, manoir dont les murs donnaient autrefois sur la rivière Rance ; ce manoir est mentionné pour la première fois en 1409, propriété non pas d’une famille Boutron, mais d’une famille Féron… à aujourd’hui on ne connait pas l’origine de la dénomination du manoir ; C’est actuellement un GAEC, coopérative agricole qui fait essentiellement ‘de la vache’…
Le second lieu-dit Boutron se trouve en Normandie, non loin de Cherbourg, à Brillevast ; c’est au XV° siècle, un certain Guillaume, seigneur de Boutron et Brillevast, qui fit construire le château de Boutron. chateau qui fut la résidence des seigneurs de Brillevast jusqu’au XVIII°, date à laquelle il fut abandonné à quelques fermiers
Il semble qu’il ne reste que peu de chose aujourd’hui du manoir, ‘déplorablement mutilé’, nous dit-on ; ‘Les transformations et remaniements maladroits qu’il a subis, en ont altéré le caractère’…
Ces deux lieux-dits sont sans rapport, (ou tout au moins, à aujourd’hui…), avec notre famille… il n’en va pas de même avec le lieu-dit ‘les Boutrons’ de Mery-sur-Cher que nous avons déjà rencontré.…
C’est à Mery-sur-Cher que sont nés Henri Boutron, mon arrière grand père, mais aussi 4 de ses 5 frères et sœurs : les deux François, Alexandre et Armantine …,










Alexandre et les autres...
Des 5 frères et sœurs d’Henri, seul Alexandre repose au cimetière de Mery-sur-Cher ; j’ai retrouvé la tombe d’Alexandre … Joséphine, soeur ainée d’Henri est née à Thénioux, là où se sont mariés François Boutron et Solange Bouchard, -(ses père et mère). 7 mois avant sa naissance.
On connait peu de chose de Joséphine ; elle se marie en 1896 à Mery, avec Jean Sommart, natif de Salbris et décède en 1952 à Vierzon ; on ne leur connait pas de descendance. Jean Sommart est garde-particulier à Orçay, petit bourg non loin de Vierzon, en Grande Sologne. Garde-particulier, comme Etienne, le père de Solange Bouchard, sa belle-mère et mère d’Henri…à l’aube du XX° siècle on se marie encore dans sa sphère, dans son monde…
Le premier fils de François Boutron, père d’Henri, est né le 28 janvier 1879 ; François lui a donné son prénom qui était aussi le prénom de son père ; il a signé avec fierté le registre d’état civil. Le nouveau-né n’a malheureusement pas vécu ; il est mort 9 jours plus tard, le 6 février. La mortalité infantile est hélas encore très forte ; – (j’aurai l’occasion bientôt de traiter le sujet dans la rubrique ‘La vie des gens’… ).
Nait 10 mois plus tard, le 10 décembre 1879, un nouveau petit, prénommé lui aussi François, comme le petit disparu.
Ce second François, frère d’Henri, fera sa vie ‘hors les murs’, à Olivet, dans le Loiret ; Exempté du service militaire, François ne participera pas à la Grande Guerre ; il sera bourrelier à Olivet ; il s’y mariera en 1908, aura un enfant, Roger, né en 1909 ; On perd alors sa trace… – ( Roger, son fils mourra en mai 1940, pendant la Débâcle… ‘Mort pour la France’, on aura l’occasion,là aussi, d’en parler dans une série de la rubrique ‘La vie des gens’)
Enfin, vient Alexandre, 4 ans après Henri, en 1886, le 23 janvier 1886 à Mery. Il a 24 ans quand il se marie le 18 juillet 1910 avec Camille Durand, 16 ans, d’une famille voisine et ami des Boutron à Mery ; le mariage a été hâté, le jeune couple attend un enfant ; Henri Boutron, -(mon arrière grand père), frère d’Alexandre, et Jean Sommard, son beau-frere, époux de Joséphine, sont les témoins des mariés. La fête est de rigueur avant les malheurs de la Grande Guerre qui s’annonce ;
Mais avant ça, l’enfant nait ‘mort-née’ le 24 juillet 1910 ; c’est une petite fille ; ils l’a nomme Camille, comme sa mère ;
Alexandre et Camille quitte Mery et s’installe à Foëcy, de l’autre coté de Vierzon. Alexandre est charretier.
Un deuxième enfant nait en juillet 1913 : Maurice, – (qui deviendra mécanicien- électricien à la SNCF de Vierzon, aura 2 enfants et 4 petits enfants, nos lointains cousins).
Puis, aout 1914, vient la Grande Guerre ; Alexandre est mobilisé ; d’après sa fiche militaire, c’est un petit gabarit, Alexandre : 1 m 56, – ( à la fin du XIX°, la taille moyenne des hommes en France était d’1 m 66 ; 1 m 77 en 2020) ; Cheveux ‘châtain foncé’, yeux marrons, front étroit et ouvert, ‘avec une petite cicatrice au dessus du sourcil droit’…
Il est d’abord classé dans les affectations spéciales, à la 3° section de chemin de fer de campagne, comme poseur à la compagnie de chemin de fer d’Orléans, basée à Foëcy.
Il est remis rapidement dans le ‘droit commun’, dès novembre 1914, et affecté au 95° RI basé à Bourges ; régiment engagé dans la région de La Bassée, au sud-ouest de Lille, dans le Nord-Pas de Calais ; région âprement disputée ;
En 1915, son régiment participe à la très meurtrière 3° Bataille d’Artois, vers Neuville-Saint-Vaast au nord d’Arras, près de Souchez, Carency, (que nous connaissons bien, via Brigitte ma belle-sœur) ; occupation et défense du dédale de boyaux surnommé le « Labyrinthe ».
Apprend-t-il, en décembre 1915, la naissance et le mort de sa fille Madeleine, 3 jours ?
On s’enterre dans les tranchées… et on tient… (je constituerai bientôt un dossier sur nos héros de la Grande Guerre).
Alexandre meure en mai 1916 … mort au combat ; mort pour la France ;
Alexandre est mort le 8 mai 1916 à l’Hôpital militaire d’Orléans, des suites de blessures de guerre.
Son nom est gravé sur le monument aux morts de Mery sur Cher ou il est né et sur celui de Foëcy ou il résidait
Au cimetière de Mery, j’ai retrouvé sa tombe ; il repose seul ; Camille, son épouse est décédée à Toulouse, en juillet 1930. Elle avait 36 ans.
Pour être complet avec les frères et sœurs d’Henri, mon arrière grand-père, il faut parler d’Armantine, la benjamine de la famille ; elle nait en mars 1891 ;
Au recensement de 1911 de Mery sur Cher, elle vit seule avec son père François ; à cette époque le famille est éclatée : la mère, Solange, est domestique à Genouilly où elle vit chez ses maitres ; Josephine à Mery avec Jean son époux et Aimée sa fille ; François à Olivet ; Henri, mon arrière grand père à Vierzon avec Flavie mon arrière grand mère et Fernand mon grand père (âgé de 2 ans) ; et Alexandre à Foëcy (au Nord de Vierzon),avec Camille sa femme ;
Gagner sa vie est dur ; le monde change ; pas assez industriel ; plus tout à fait agricole ; à la veille de la Grande Guerre, les paysans sans terre, – notre famille, ces petites gens qui n’ont que leur force de travail pour subsister, ces petites gens s’apprêtent à intégrer le monde ouvrier. Vierzon est un bon terreau pour ça, nous aurons l’occasion de l’évoquer dans une série sur la Révolution Industrielle dans la rubrique ‘La vie des gens’…
Donc Armantine, à la veille de la Grande Guerre , a 20 ans en 1911 ; 23 ans en 1914 ;
Mauvais timing pour Armantine… Aout 1914, à l’heure, – le 3 aout, où les hommes partent à la Guerre, Armantine, le 7 aout, accouche seule à Vierzon d’un petit garçon sans père : Maurice Boutron ; c’est la sage femme qui déclare l’enfant. La société n’est pas tendre pour les filles-mère, souvent rejetée par leur propre famille… est-ce le cas d’Armantine ?
On la retrouve, après-guerre, à Sens dans l’Yonne, en 1921, chef de famille ; élevant seule son fils Maurice ; elle est pelletière en usine ; seule… pourtant un an auparavant elle s’est mariée avec un certain Marcel Lecat, originaire de la Somme, qui reconnait l’enfant… mais qui disparait visiblement comme il est apparu…
La vie d’Armantine, comme celle de Maurice, se poursuit en Normandie où elle meure au Havre en 1976, le 4 octobre.
Maurice, lui, se marie à Rouen le 30 mars 1946 ; y divorce en 1973 … et meure dans L’Eure, à Saint-Ouen-du-Tilleul, le 24 décembre 1995…
Je ne sais pas ce qu’est devenu François Boutron, père de mon arrière grand père Henri…
J’ai toujours pensé mon arrière-grand-père enfant unique ; je lui ai retrouvé une famille ; les archives nous la font penser éclatée ; espérons que ce ne soit qu’un défaut de perspective…
Dans l’article prochain nous entamerons notre périple à Vierzon… Boutron, Thébault… y’a de quoi faire…
1 réflexion sur “Article 6 – Deux,trois lieux-dits encore à signaler…”
bonjour, que connait-on de François Boutron ?