Cimes et Racines – Bruno

Entre Berry et Sologne, 1612, la genèse de notre patronyme : notre plus vieux Boutron connu...

En remontant notre branche du coté des Boutron, depuis Fernand, mon grand-père, puis son père Henri, au plus haut que nous montons nous rencontrons, à la dixième génération, Antoine-Claude, dit Claude, Boutron.

Et ce lundi 3 aout 1643, Claude Boutron s’apprête à convoler en justes noces  avec Jeanne Delouche, jeune femme de 10 ans sa cadette.

Claude a du bien réfléchir, il a 31 ans ; il est le cadet d’une fratrie de 10 enfants, dont l’ainée, Blandine (ou Blézine) a près de 40 ans et le benjamin, Jean, à peine 17.

Sylvain, son père, est laboureur ; il a quelques biens à Mery sur Cher ; ‘biens’ qui lui permettent de bien marier son fils.

Et parce qu’il a du bien, Sylvain, le père, a décidé pour son fils, de passer contrat devant notaire ;

‘Le mariage est d’abord une affaire de consentement ; celui des époux, comme le veut la religion, mais aussi et surtout celui des parents. On se marie alors généralement dans son village et dans son milieu social. L’union des deux époux est très souvent l’occasion [d’affirmer un rang] au sein de la communauté villageoise et de veiller à ce que les biens mis en commun confortent la position des familles.

Ces consentements sont consolidés par un contrat de mariage, car ce qui est plutôt une exception de nos jours était, [alors], une quasi-généralité ‘

Ce contrat est parvenu jusqu’à nous ; c’est une véritable pépite qui nous renseigne 

Patrimoine médiéval de Vierzon : maisons à pan de bois de la vieille ville
Thénioux, Mery... là où commence l'histoire connue des Boutron
Le contrat de mariage - Abraham Bosse - Paris - 1633
La Danse de Noce - Brueghel l'Ancien - vers 1607
Mariage en campagne - XVII°

Ce que nous connaissons des Thébault...

C’est par Charles Thébault, le patriarche que commence l’histoire commune de la famille maternelle et de Vierzon…

Charles Thébault, c’est le père de Léon Thébault, – et c’est l’arrière-grand-père maternel de ma grand-mère Gisèle ;

Disons le tout de suite Gisèle ne connaitra jamais cette partie de son histoire ; ni même, peut-être, l’existence de ces personnes… tout juste évoquait-elle les cousins de Vierzon. Mais de qui parlait-elle ?

Juste un petit point pour situer les choses ; Gisèle est née en février 1912 à Romorantin et n’a été reconnue que par sa mère Léontine Thébault ;

Léontine était orpheline de père et de mère ; Son père, Léon Thébault,- (grand-père de Gisèle), était le fils cadet de Charles ; Charles Thébault personnage pivot des Thébault de Vierzon du XIX° ;

Léontine avait deux sœurs : Pauline, l’ainée et Alphonsine la cadette ; Léontine, la mère de Gisèle, était la plus jeune des trois sœurs ; au décès de ses parents, Pauline l’ainée avait 7 ans, Alphonsine 2 ans, Léontine 3 mois  ; Seules les plus jeunes, Alphonsine et Léontine, ont été confiées par l’Assistance Publique à des familles d’accueil, dans les environs de Romorantin, (nous y reviendrons) ; Seule Pauline, l’ainée, est restée à Vierzon, hébergée par sa tante, Charlotte, sœur de Léon Thébault, père de Léontine (nous y reviendrons aussi) ;

Lorsqu’elle évoquait ses cousins de Vierzon, c’est peut-être des enfants de Pauline, sa tante, dont parlait ma grand-mère Gisèle, ……

Mais revenons à Charles Thébault, le arrière-grand-père maternel de Gisèle…

Charles nait à Vierzon le 20 mars 1833 ; Il est l’un des derniers rejetons d’un deuxième lit, le 16° sur 17 enfants, d’Étienne Thébault, un vieux solognot de 57 ans…

Étienne Thébault, le père de Charles, est journalier et marchand de mouche à miel, marchand d’abeilles ; il vient d’un peu plus au Nord, Nord-Est de Vierzon, d’Achères, dans la Sologne berrichonne ;

Le nom d’Achères vient du vieux français : ‘aschier’ signifiant « rucher » ; le miel, en des temps reculés, était la seule source de sucre ; produire du miel était une bonne source de revenu complémentaire pour des paysans sans terre…

Étienne, le père de Charles, nait en 1776, – alors que Louis XVI inaugure son règne ; – La Sologne est une terre de désolation ; Étienne nait à Achères ; le dernier d’une fratrie de 6 … il ne fait pas bon d’être le dernier; les cadets doivent se débrouiller …

Déjà le père d’Étienne, Jean Thébault, dernier d’une fratrie de 8, a du quitter le village de Neuilly-en-Sancerre où les Thébault, depuis le XVI° siècle au moins, s’étaient installés ; la plus-part étaient sabotiers. quelques-uns laboureurs… peu de terre… les cadets étaient domestiques, journaliers ; s’établissaient où était le travail … et fondaient leur foyer. Ce fût le cas d’Étienne…

C’est par Étienne que commence la présence des Thébault à Vierzon ;

Mais auparavant c’est entre Achères et Ménétréols-sur-Sauldre où il se marie une première fois, que vit Étienne ; à 31 ans il épouse Marie-Anne Poupa qui lui donnera 10 enfants – (seul l’ainé, Jean, atteindra l’age adulte ; les 9 autres, dont des triplés, n’iront pas au delà des 3 ans…) ;

Ce n’est qu’en 1820, qu’on rencontre Etienne et sa famille pour la première fois à Vierzon, lors de la naissance du neuvième de ses 10 enfants, – une petite Anne qui ne vivra pas ; son dixième enfant, Françoise, nait également à Vierzon, en fevrier 1821; Marie Poupa, son épouse n’y survivra pas ; elle meure à Vierzon en mars 1821, à 37 ans ;

Étienne se remarie très vite, – comme pour la plus part des veufs, c’est une question de survie il ne peut assumer gagner sa vie et entretenir son foyer ; C’est à Vierzon qu’il trouvera seconde épouse, – Jeanne Bardin, la mère de Charles, 21 ans.

Viendrons 7 enfants : Charles sera l’avant dernier…

Charles, l’arrière-grand-père de Gisèle, nait en 1833, sous Louis-Philippe, – (le dernier Roi des Français), au début de la Révolution Industriel française, à Vierzon, ville provinciale qui accueille dès avant ce changement d’activité économique ;

Charles a 15 ans à la Révolution de 1848, et 28 ans en 1861, lorsqu’il se marie au beau milieu du Second Empire ; Charles enfin a 85 ans lorsqu’il meure en 1918, à la fin de la Grande Guerre.

Charles sera tour à tour, soldat aux 12° Régiment de Dragons de Bourges, ouvrier agricole puis terrassier sur les grands chantiers parisiens (nous y reviendrons dans le thème que nous traiterons sur la Révolution Industrielle, dans la rubrique ‘D’une Génération l’Autre’)

Charles aura 13 enfants ; 4 de ses 6 fils travailleront sur les chantiers de Paris avec lui ; 3, dont Léon, y laisseront leur vie, trentenaires ; l’ainé prénommé Charles, comme lui, mourra quarantenaire, 15 ans avant lui, 15 ans avant son père.

Charles, quand il n’est pas à Paris ou en région parisienne sur des chantiers, vit à Vierzon, avec Françoise Miron, sa femme, la mère de ses 13 enfants ; Françoise qui meure à 80 ans en 1916.

Charles aura traversé le XIX° siècle, connu la monarchie, l’empire et la république ;

Charles sera le référent au mariage de plusieurs de ses petits enfants orphelins de ses fils, – (il en hébergera même certains à la fin de sa vie) ; à son mariage en 1906, Pauline ,-( la fille de Léon mort en 1893 ; Léon, grand-père de Gisèle), Pauline aura cette chance ; la chance de s’appuyer sur Charles son grand-père … Pas Alphonsine, ni Léontine ses sœurs ; (Léontine, la mère de Gisèle).

Charles meure en 1918, à Vierzon … Gisèle nait en 1912 à Romorantin…

La vie est dure à Vierzon…

Dans l’article prochain nous poursuivrons notre périple à Vierzon… 

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